La convention Aeras, signée en 2006, est un dispositif visant à faciliter l’accès à l’assurance et au crédit pour les personnes présentant un risque aggravé de santé. Dans cet article, nous vous présenterons les obligations légales des mutuelles selon cette convention et leur impact sur les bénéficiaires potentiels.
La convention Aeras : un dispositif pour lutter contre la discrimination
La convention Aeras (s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé) a été instaurée en 2006 afin de favoriser l’accès aux contrats d’assurance et aux crédits pour les personnes présentant un risque aggravé de santé. Elle résulte d’un partenariat entre les pouvoirs publics et les professionnels du secteur (banques, assureurs et mutuelles). Cette convention a pour objectif de proposer des solutions adaptées aux personnes concernées, tout en garantissant leur protection.
Obligations des mutuelles selon la convention Aeras
Les mutuelles, comme tous les organismes d’assurance, sont soumises à plusieurs obligations dans le cadre de la convention Aeras. Ces obligations concernent notamment :
- L’évaluation du risque : Les mutuelles doivent évaluer le risque présenté par chaque candidat à l’assurance ou au crédit, en prenant en compte sa situation médicale. Cette évaluation doit être réalisée par un médecin-conseil indépendant.
- La proposition de garanties adaptées : Si le risque est jugé acceptable, la mutuelle doit proposer des garanties adaptées à la situation du candidat. Ces garanties peuvent être modulées en fonction du niveau de risque, avec des exclusions ou des surprimes éventuellement applicables.
- La confidentialité des données : Les mutuelles sont tenues de respecter la confidentialité des informations médicales fournies par les candidats. Elles ne peuvent les utiliser que pour évaluer le risque et déterminer les conditions d’assurance.
- L’information des candidats : Les mutuelles doivent informer clairement les candidats sur leurs droits et obligations dans le cadre de la convention Aeras. Elles doivent notamment leur fournir un document d’information sur le dispositif et les démarches à suivre.
Les mécanismes de la convention Aeras
Pour faciliter l’accès à l’assurance et au crédit pour les personnes présentant un risque aggravé de santé, la convention Aeras met en place plusieurs dispositifs :
- Le droit à l’oubli : Il permet aux ex-malades atteints d’un cancer ou d’une hépatite C de ne plus mentionner leur ancienne pathologie lorsqu’ils souscrivent une assurance ou un crédit, après un certain délai sans rechute (5 ans pour les cancers, 3 ans pour l’hépatite C).
- La tarification spécifique : Elle s’applique aux personnes présentant un risque aggravé de santé qui ne peuvent pas bénéficier du droit à l’oubli. La tarification prend en compte le niveau de risque et peut inclure des surprimes ou des exclusions de garantie.
- La garantie Aeras : Il s’agit d’une garantie spécifique proposée aux personnes présentant un risque aggravé de santé et permettant de couvrir les risques liés à leur pathologie. Elle est généralement assortie d’une surprime, plafonnée selon la convention.
Impact sur les bénéficiaires potentiels
Grâce à la convention Aeras, les personnes présentant un risque aggravé de santé ont davantage de chances d’accéder à une assurance ou un crédit. Les mutuelles sont tenues d’étudier chaque demande et de proposer des solutions adaptées, en respectant les principes établis par la convention.
Toutefois, il est important de noter que l’accès à l’assurance et au crédit reste plus difficile pour ces personnes, en raison des surprimes ou des exclusions de garantie éventuellement applicables. Il est donc essentiel pour elles de bien s’informer sur leurs droits et les démarches à suivre afin d’optimiser leurs chances d’obtenir une couverture adaptée à leur situation.
En résumé, la convention Aeras a permis d’améliorer sensiblement l’accès à l’assurance et au crédit pour les personnes présentant un risque aggravé de santé. Les mutuelles ont désormais l’obligation légale d’évaluer le risque présenté par chaque candidat et de proposer des garanties adaptées, en respectant les principes de confidentialité et d’information. Toutefois, il reste encore des obstacles à surmonter pour ces personnes, notamment en ce qui concerne les surprimes et les exclusions de garantie.